lundi 29 novembre 2010

[Le premier chapitre...Le prologue plus exactement!]

J'avais un appartement miteux dans les hauteurs d'un immeuble en ruine. C'est à peine si l'eau courante et l'électricité y parvenaient. Les coupures étaient fréquentes. Je ne sais pas exactement depuis combien de temps je vivais ici... une éternité à mes yeux, sans doute quelques années seulement, à ceux des autres locataire. Pour tout vous dire, ils n'étaient pas nombreux. C'étaient des paumés comme moi, des petites frappes sans envergure où des camés au dernier degré qui se trainaient jusqu'ici pour passer leurs derniers jours sur terre. Le purgatoire, c'était dans ce bâtiment aux fenêtres encrassées, miteux et au bord de la ruine. C'était ici. Une des fenêtres de ma 'suite royale' ne fermait pas. J'avais par conséquent la visite de tous les chats du quartier qui avaient l'air d'apprécier l'endroit. Ils venaient tous les jours sans exception réclamer une pitance maigre, mais équitable, que je leur distribuais de bon cœur. C'étaient mes amis. Une bande de chats errants abandonnés par leurs maîtres, morts où en fuite depuis le début de la guerre.

Beaucoup auraient donné cher pour pouvoir partir d'ici, moi, je n'avais aucune hâte. Cet appartement était mon petit coin de paradis. Et les bombes pleuvaient, tout autour. Mais, je n'en avait pour ainsi dire, rien à faire. J'étais...Immortel parmi les gens de cette ville qui tombait en ruine. La cité s'effondrait sur elle même et il n'y aurait bientôt plus trace de rien, de vie où de mort, de sang où d'amour. Tout se serait consumé. Et moi, je serai encore là. Peut être seul. Surement. Au milieu des ruines et des décombres. A ce moment là, j'appellerais les Anges. Ils viendront à ma demande et m'emmèneront avec eux...

J'aimais cette cage pourrie tout près du ciel et des nuages. L'endroit parfait pour attendre la destruction de la Ville-Ombre. Nul besoin de sortir. De toute manière, ce n'était pas la chose la plus prudente ces temps-ci. La violence était omniprésente et même si j'avais toutes les capacités de me défendre, je voulais me faire discret. A part mes amis les chats, il n'y avait personne à qui j'étais attaché. Mes contacts avec l'extérieur se limitaient à de rares incursions dans les quartiers avoisinants pour me servir dans les boutiques désertées. Il y avait bien quelques accrochages avec les 'voisins' et, la nourriture se faisant rare, nous n'avions souvent pas d'autre choix que de discuter longuement pour savoir à qui reviendrait les tomates en conserve en limite de consommation où les sacs de riz. Bientôt, nous devrions nous battre. Nous entretuer pour manger. Moi, je partageais ma part avec mes compagnons d'infortune, ce qui suscitait l'antipathie de certains, et l'amitié des autres. Je me fichais de ce qu'ils pensaient de moi. C'était bientôt la Fin alors, pourquoi ne pas s'entraider? Le genre humain m'avait dégouté. Mais les chats eux, avaient toute mon estime.

Vous vous demandez qui je suis? La réponse est simple. Je suis celui qu'ils laisseront en vie quand tous les autres tomberont. Je suis l'Immortel...

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Heine se laissa tomber du toit tout en souplesse. Elle atterrit sur le auvent d'une boutique, rebondit et crocheta le rebord d'une gouttière. Une nuée de cheveux noirs de geais, méchés de couleurs vives volèrent dans son sillage pour revenir tomber au creux de ses hanches. Ils étaient très longs mais la jeune femme était si habile que cela ne la gênait pas pour se mouvoir. Elle s'était habituée à devoir se battre pour sa survie, à donner des coups pour se sortir de situations épineuse où à embobiner spectaculairement ses interlocuteurs. Une bête féroce d'une rare violence, cruelle et sanguinaire tapie entre les flancs d'une jolie fille. De quoi se laisse piéger facilement.
Elle parcourut encore quelques mètres au pas de course et s'arrêta, en nage, sûre à présent que ses poursuivants étaient loin derrière. Ils était bien susceptibles pour vouloir se venger de quelques oranges volées dans un panier miteux. C'était une denrée rare en ces temps trouble et tout garder pour eux était aux yeux de la jeune femme, du dernier des égoïsmes.
Heine reprit son chemin vers la base, jetant des regards d'enfant émerveillée sur les devantures des boutiques. Enfin, les hautes tours de la base des Chevaliers-dragons se profilèrent dans le lointain. Elle se sourit à elle même et franchit le portail la tête haute, sachant très bien que les ennuis viendraient, car elle n'était théoriquement pas autorisée à sortir avant d'avoir achevé ses corvée. Et, bien entendu, elle avait enfreint cette règle.

Heine n'était qu'une apprentie, en attente d'être confiée à un jeune dragon. Elle avait du potentiel mais n'en faisait qu'a sa tête, prenant ses désirs pour des réalités et assistant rarement aux leçons plus de deux fois par semaines. Ses aptitudes exceptionnelles lui avait permis, contre toute attente, de s'attirer les faveurs de l'académie entière. Grâce à cela, on avait décidé de la confier à un des Bleus-Azurs, une des races de dragons parmi les plus puissants; Fiers, étincelants de toutes leurs écailles, respirant l'assurance et la force. Tel était le tournant que prenait le destin d'Heine. Elle était sans même en avoir vraiment conscience, vouée à devenir un des plus légendaires Chevaliers de son temps et de sa Sphère-Monde. 


Des réactions suite à la lecture de ce premier chapitre? des remarques? n'hésitez pas à m'en faire part!

1 commentaire:

  1. Hé ba je comprends pas plus que toi le fonctionnement de ce truc !
    Que dire, j'aime ! Glauque et réaliste, une bonne louche d'imaginaire, on prévoit une grande aventure !
    Vivement la suite !

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